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 Enfants de la Vienne, jeunes Ponticauds, Nous sommes les fils de cette race fière, campés sur les bords de la belle rivière .

 

                                                                      - Dessin de FILHOULAUD 1962 -

 Dans le jargon des habitants on ne disait pas la rue du Masgoulet , mais le Masgoulet. Pourquoi cette appellation ? Parce que cette rue dont les habitations ont disparu , a une histoire qui lui est propre et qui est aussi la nôtre. 

Située sur la rive droite de la vienne en amont du pont Saint Etienne , tout prés du port du naveix , lieu de rencontre de la jeunesse des ponts et des habitants qui allaient laver leur linge sur les bords de la rivière et s'oxigéner dans cet endroit , malgré l'existence d'un égout à ciel ouvert à la sortie duquel foisonnaient les poissons.
 
Dans les années 50 les petits commerces étaient nombreux dans le quartier et dans le Masgoulet 3 épiceries avaient pignons sur rue.
Chez l'une d'elle, tenue par madame Maucourant , épicerie buvette , se trouvaient les habitués de la belote, devant une chopine de Blanc.
 
Il y avait aussi une boucherie tenue par madame Licoine qui faisait entre-autre des bons pâtés trés parfumés au thym et au laurier.
 
Vers le milieu de la rue , un portail en fer indiquait l'entrée d'un maraîcher dont les cultures se prolongeaient jusqu'a l'usine GDA , fabrique de porcelaine. 
 
Tout prés de là , le domicile de la " mére Noilhaguet " marchande de porcelaine déclassée. Bien des limougeauds se souviennent de sa silhouette imposante au coin des halles ou elle vendait sa marchandise sur une charrette tirée par un âne qui répondait au doux nom de Poulou.
 
Aux deux extrémités de la rue 2 bornes fontaines assuraient le besoin des ménages , ce qui obligeait les habitants à faire de nombreux va-et-vient pour transporter l'eau avec un sceau. 
 
Il n'y avait pas de tout a l'égout bien sûr et les eaux de vaisselle s'écoulaient dans les canivaux.
De l'autre coté de la rue , peu de maison car un long mur délimitait la propriété des soeurs du bon pasteur.

 Tous les gens se connaissaient d'un bout de la rue a l'autre , alors qu'aujourd'hui on connaît à peine son voisin. 

La densité de la population y était forte car chaque famille se composait en moyenne de sept a huit personnes. La vie était trés difficile car il n'y avait qu'un seul salaire.
 

Souvent en fin de mois il fallait dire a l'épicier , " on vous paiera le mois prochain " et il n'y avait aucun problème , la pratique était courante et il avait confiance. La nourriture était trés modeste mais assez conséquente.  

                                                                          Archives municipales Fi1483 

 une partie de la rue du Masgoulet. En 1947 un événement se produisait qui allait bousculer les habitudes de la population de cette rue. L'arrivée d'Henri Chartreux , prêtre ouvrier . Sa venue puis celles d'André Chavanneau et Guy Albert fut considérée au début avec la méfiance naturelle limougeaude vis-a-vis du curé ou des curés. 

Mais tout allait avec le temps disparaître pour laisser place à une admiration et un respect pour ces hommes et les personnes qui gravitaient autour d'eux pour les soutenir dans leur action.  

       Un escalier d'Immeuble. Comme on le voit ici la plupart des habitations de cette rue étaient vétustes, même dans les années 50. Bâties dans la deuxième moitié du 18eme siècle, le temps passé avait fait son oeuvre. 

Une cuisine, mais en fait dans la plupart des appatements, c'était la pièce à vivre. Les autres pièces elles, étaient des chambres. Pas de salle de bain, les WC eux au rez de chaussée étaient communs à tous. 

 
( Je cite ) j'ai été élevé , éduqué , je me suis marié , dans le quartier des ponts. Je n'ai jamais oublié cette époque et aujourd'hui des milliers de souvenirs reviennent a la surface.
 
Ils jaillissent en été , souvenirs des baignades dans la vienne , des grandes fêtes de la Saint Jean sur les bords de la rivière , des courses en bateaux plats , des draps séchant au soleil sur le port du Naveix , de la siréne de l'usine GDA , des allers et retours de leur lieu de travail , des parents et des voisins. Ils jaillissent aussi en hiver  , la glace sur les carreaux et dans les caniveaux , les marrons grillés dans le four de la cuisiniére , mais aussi les doigts couverts d'engelures.
 
Des souvenirs aussi de l'école du boulevard Saint Maurice , ceux des camarades , des maîtres. D'autres images encore , celles de l'adolescence liés a la guerre , les sirènes , les privations , les vêtement qui rétrécissent quand on grandit et qu'on ne peut remplacer , les bombes qui tombent sur l'arsenal , les FTP des ponts , l'arrivée des maquisards . d'autres images encore , celle de la guerre d'Indochine.  
 

               La Maison qui faisait coin avec la rue du Naveix. Presque en face l'épicerie Maucourant. 

Madame Noilhaguet , la vendeuse de porcelaine avec sa charrette et son âne Poulou , âne qui parfois, s'étant échappé, était récupéré dans le bassin de l'usine électrique .   

  A droite de la photographie, là ou il y a le mur, se trouvait l'épicerie Maucourant. La rue du Naveix elle, se trouve à gauche de la maison.  

                                   Cliché ci-dessus, Un bulletin de paie de la société Voisin datant de 1962 .

Je cite, ayant choisi de quitter mon milieu d'origine par vocation évangélique et choisi de partager le sort de la classe ouvrière et celui en son sein , des plus pauvres .Je me suis tout de suite orientée vers les ponts . j'ai trouvé grace à Henri Chartreux , prêtre ouvrier qui habitait lui même le quartier au rez-de-chaussée du numéro 8 de la rue du Masgoulet , une mansarde avec une lucarne au 3eme étage du numéro 17 de la même rue et obtenu du travail à l'usine de porcelaine GDA . ( P . M . T )  


                                    Cliché pris de la rue du Masgoulet, et vue sur le rue du Naveix un jour d'hiver.  

 Vue plongeante sur la rue du Masgoulet, à droite la maison de l'entrepreneur de travaux public, qui était aussi le propriétaire de certains immeubles. Ma tante Georgette au premier plan. 

                                                   Un groupe de jeunes du quartier pose pourla postérité. 

        La rue du Paradis et la maison hantée , aussi connu sous le nom de maison du légionnaire. Cette maison existe toujours, évidemment elle n'a plus le même aspect, elle a été rénovée à plusieurs reprises, agrandie en largeur et en hauteur. Si elle pouvait parler elle en raconterait des histoires sur cette rue du Masgoulet. 

                                                                            Deux petites filles du Masgoulet 

             


 

 

 

 

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